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mardi 12 avril 2022

Macron/Le Pen : fascisme ? N°5847 16e année

Le monde entre dans une phase post-démocratique et post-occidental, c’est un mouvement quasi général que l’Union européenne accélère même sur son propre sol par sa frénésie anti-russe qui ouvre en grand l’Eurasie à l’Asie et son ébahissement américain qui la ficelle comme un gigot

Tout près de nous le second tour de la présidentielle remet les décors et les costumes de 2017 et de 2002 sur le candidat bon, et le candidat mauvais. Les partis politiques dans leur écrasante majorité donnent la consigne de voter Emmanuel Macron quand bien même passèrent-ils cinq ans à le vitupérer, à le montrer comme le diable…mais là d’un coup le voici devenu saint, saint-Macron.

Depuis cinq années, les lois liberticides, les violences faites aux personnels de santé, aux citoyens critiques, les démissions scandaleuses et honteuses de tous les corps intermédiaires, les amassements de fortune précipitant les précarités généralisées, les affaires McKinsey, Alsthom et les autres où les milliards des français sont mis au service d’amis et d’étrangers…un cortège sinistre de morgue et d’avidité avec en corollaire une politique étrangère complétement échouée où jamais on ne vit un Président français autant remis à sa place par une chancelière berlinoise….Il y a de l’Isabeau de Bavière chez Emmanuel Macron….

Aujourd’hui, il est ordonné aux français de bien voter, d’être de bons français, bien soumis, bien sages…pour contrer le fascisme de l’extrême-droite. Mais le fascisme (ou plutôt un despotisme) est déjà installé : qu’est-ce que la post-démocratie sinon une forme fascisante de la cité, de la ville ? Et qu’avons-nous à la tête de la cité et de la ville, Emmanuel Macron et Anne Hidalgo, les deux se détestent mais appartiennent au même attelage.Nous sommes arrivés à une situation très difficile qui voit de plus en plus nettement le peuple et les bases et les sympathisants des partis ne plus suivre les directives des leaders politiques. Pourquoi Emmanuel Macron tenait-il autant à reproduire le scénario de 2017 ?  Par confort et certitude que les « bons français » lui préféreront toujours son fouet au film de l’extrême-droite jaillissante.

On nous demanderait donc de choisir entre deux « fascismes », l’un béni bien revêtu des atours démocratiques, l’autre insensé. Même si je pense qu’Emmanuel Macron est plus despotique que fasciste et Marine Le Pen une fasciste supposée, c’est un cas de conscience qui se pose aux Français. Dans les deux cas, n’est-ce pas la signature de notre échec national ? En répétant le face à face de 2017, Emmanuel Macron prouve que l’espace politique s’est considérablement rétréci d’ailleurs avait-il l’intention d’en ouvrir un neuf ? Les nouvelles forces agissantes post-démocratiques nous conduisent vers le monde clos, un enfermement. Il est pathologique de noter que la gauche loin de se repenser, s’abandonne dans le bras de celui qui broiera. Jean-Luc Mélenchon a montré, le soir du 10 avril qu’il était au fond un fort des Halles, un fort en gueule peu enclin à affronter les deux « fascismes » celui en place celui qui adviendrait.

Cette élection dont j’ai dit depuis longtemps sa tragédie morne arrive à un paroxysme ballant où quoi que l’on fasse, nous aurons l’amertume. Quel que soit notre choix et même voter blanc ou s’abstenir, nous ferons le jeu du diable. Ces dans ces instants qu’on gouterait une nouvelle Histoire par un mouvement volcanique venu du plus profond du peuple exploserait et dévalerait la lave purificatrice… 

Jean Vinatier

Seriatim 2022

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