La messe de funérailles, point d’orgue d’une semaine où le peuple britannique éblouit le monde…fut l’apothéose d’une nation mais dans la dignité, la ferveur, le respect. Il y a eu quelque chose de splendide que l’art inégalé du gouvernement britannique à maîtriser la cérémonie porta très haut... Cette perfection est la récompense de l’Histoire mais plus encore de cette fierté britannique, de cette identité jusqu’à la plus obscure taverne du royaume…Face à une Europe continentale malencontreuse qui s’emploie à fossoyer autant qu’il est possible au point, maintenant, de susciter ici et là des populismes divers pour l’heure d’infimes colères, Rule britannia fait figure de rock !
Évidement la disparition de la Reine Élisabeth II, au terme d’un règne de 70 années, a ce qu’il faut de « fin d’un monde » comme il en a été pour l’Impératrice Reine Victoria en 1901, pour que l’on pense comme certains qu’Elle est partie à temps. Charles III sera-t-il le sage Édouard VII qui, s’il avait vécu quelques années de plus, aurait sans doute empêché le déclenchement de la Première guerre mondiale ? A la différence des années 1900, le Royaume-Uni n’est plus dans son splendide isolement que lui permettait son empire d’alors, il est dans le monde où le Commonwealth, à la fois branlant mais suscitant l’envie de pays francophones d’y adhérer, est une barrière de corail fragile et il n’est pas jusqu’à l’intérieur du Royaume-Uni, en Écosse où raisonne aussi l’envie de tenter autre chose. Mais demeure l’ordre de l’Empire britannique…
Cette semaine hautement royale et identitaire, très Brexit, verra lui succéder des défilés moins ordonnés et plus furieux contre la vie chère et l’appauvrissement. Il se pourrait bien que le Royaume-Uni d’un côté et l’Italie de l’autre le 25 septembre ne fassent entendre des sons moins agréables que ceux des trompettes et des tambours.
Un règne de 70 années qui maintint autant qu’il put une allure britannique…qui n’alla cependant pas à permettre à Vladimir Poutine de s’incliner dans le cercueil d’Élisabeth II alors même qu’aucune entrée en guerre n’a eu lieu…Autrefois, ces moments ou instants permettaient de proposer un apaisement. Ici et là s’allument des feux, tout récemment entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, bien entre les mains du grand turc, qui tient l’Europe par sa fourniture de gaz, nous annonce de ce fait que cette Union si fière de s’émanciper énergétiquement risque de s’empêtrer dans de sacrés fils !
Mais revenons à cet adieu à la Reine et à ces journées exceptionnelles que le Royaume-Uni offrit au monde prouvant que jusqu’à présent rien n’était plus solide de la nation ici sertie de la Couronne de saint Édouard…..Rule britannia second hymne des britanniques depuis le milieu du XVIIIe siècle
Jean Vinatier
Seriatim 2022
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