« Si
le Sahel s’embrase, l’Europe sera la première touchée.
L’attentat de Moscou a remis Daesh au centre du jeu. Alors que la guerre s’est étendue de l’Ukraine à Gaza, c’est en Afrique que la disruption non-westphalienne est peut-être la plus imminente. Pour l’instant, nous ne sommes pas prêts à faire face au choc. »
« La guerre d’Israël contre le Hamas, l’invasion russe en Ukraine, les tensions entre la Chine et les États-Unis ont chassé des gros titres un autre foyer de conflit : le Sahel. C’est là, pourtant, que la prochaine catastrophe géopolitique semble imminente. Pour les géographes allemands, le Sahel regroupe généralement les anciennes colonies françaises du Mali, du Niger, du Burkina Faso, certaines parties du Cameroun, du Sénégal et du Tchad. La terreur djihadiste ne cesse de s’y propager, en particulier dans trois États où des juntes militaires sont au pouvoir depuis deux ans. Au Niger, plus de 200 personnes ont été tuées par des attaques terroristes djihadistes depuis la prise de pouvoir des militaires fin juillet ; 4.000 personnes sont mortes au Burkina Faso depuis le putsch de septembre 2021 et 5.000 au Mali depuis mai 2021.
Au cours des dix dernières années, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées dans ces trois pays — et des centaines de milliers sont en fuite. La situation continue de s’aggraver. D’autant plus que ni l’ONU, ni les Européens et en premier lieu la France, ancienne puissance coloniale, n’ont encore une influence politique ou une présence militaire sur place. Si les Français avaient été salués comme des libérateurs en 2013 après avoir sauvé la légendaire ville de Tombouctou des griffes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et des milices alliées lors de l’opération Serval, ils sont aujourd’hui persona non grata.
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim2024
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