À propos de : Adrienne Mayor, Feu grégeois, bombes à scorpions et cochons enflammés. La guerre non conventionnelle dans l’Antiquité, Nouveau Monde éditions:
“Empoisonner, asphyxier ou brûler l’ennemi : les « armes « non conventionnelles » ne manquaient pas à l’époque gréco-romaine. Cette réalité met à mal notre vision héroïque de la guerre antique.
Alors que l’Europe redécouvre la menace d’une guerre nucléaire et que la communauté internationale dénonce les pertes civiles inhérentes aux méthodes de guerre modernes, l’Antiquité nous apparaît encore comme une époque différente. Un temps révolu où tous les combattants brandissaient les mêmes armes, luttaient d’égal à égal, jusqu’à une mort héroïque digne des vers d’Homère. Historienne des sciences antiques, Adrienne Mayor se propose de dissiper ces illusions romantiques.
Plus qu’une histoire de la guerre, l’autrice y propose un inventaire critique de ce qu’elle qualifie, au prix d’un nécessaire anachronisme, d’« armes non conventionnelles » : armes chimiques et armes biologiques, selon nos critères modernes. L’incapacité technologique et scientifique des sociétés anciennes à comprendre la chimie et la biologie de ces armes n’a pas empêché leur conception et leur utilisation, comme le montre amplement la littérature gréco-romaine dans laquelle Adrienne Mayor mène son enquête, enrichie de quelques excursions en Inde et en Chine anciennes.
Les débuts de la guerre chimique
Les premières armes chimiques – à entendre comme les substances toxiques, corrosives ou inflammables utilisées à la guerre – sont attestées d’emblée par les mythes grecs. Dès qu’il eut tué l’hydre de Lerne, Héraclès trempa les pointes de ses flèches dans le venin du monstre pour empoisonner ses futures cibles. Poison et flèches étaient d’ailleurs liés jusque dans la langue grecque. L’étymologie de l’adjectif toxikon – dont dérive notre « toxique » – renvoie à la flèche (toxos), que l’on enduisait de venin animal ou de poisons végétaux.
La suite ci-dessous :
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Jean Vinatier
Seriatim2024
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