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vendredi 8 novembre 2024

Ukraine : les roueries de Trump N°5709 18e année

 Crise allemande officialisée, la minute « after » de Macron sur les herbivores et les carnivores, propos comique de Hollande sur le « couple franco-allemand », le premier ministre hongrois faisant face à la fronde de certains européens à Budapest…bref une Europe claironnante en débandade avant même d’enfourcher un canasson quand Donald Trump a laissé filer quelques idées pour clore le conflit en Ukraine.

L’irénisme du 47e POTUS s’arrête là où commence les intérêts américains, des intérêts autant géo-économiques que géopolitiques. Les USA et leurs fonds d’investissement ont prêté de l’argent à l’Ukraine en s’assurant de solides garanties à la manière des européens quand ils avançaient des finances à l’empire ottoman (je te prête 100 et je garde, en garantie, les recettes des douanes…etc), ont fourni des armes en échange de contrats et le tout à l’avenant. Pas plus demain qu’hier, il n’est question d’un éloignement américain du champ ukrainien. La maxime de Trump serait de maintenir un antagonisme ou méfiance russe vis-à-vis des européens et vice-versa, de trouver avec Poutine des accommodements pour se l’attacher comptant sur la méfiance moscovite vis-à-vis de Pékin. Le 47e POTUS change les mots pas le texte fondateur.

Quand Donald Trump propose l’adhésion immédiate de l’Ukraine à l’Union européenne: il s’agira d’appâter Bruxelles satisfaite de son extension tout en la mettant face à la Russie, l’Ukraine serait de facto séparée en deux à l’instar de la Corée ayant sur son sol « un corridor de sécurité » ou zone tampon à la charge militaire et financière des européens. La promesse de non-adhésion à l’OTAN pendant 20 ans est une habileté de langage tellement les contrats de fournitures d’armement impliqueront des foules de conseillers militaires s’ajoutant à des accords périphériques. Ce serait une façon pour Trump de peser sur la Russie, d’envelopper les européens. Les deux soucis de Trump sont donc de maintenir les européens en lisière, de ramener un tant soit peu la Russie vers lui mais sans faciliter un rapprochement de celle-ci avec l’Union européenne. Quant à l’Ukraine, elle serait réduite à peu de chose mais ne subirait plus la guerre.

Si les européens avaient une once d’intelligence et surtout cessaient de porter des lunettes américaines sur le nez, ils travailleraient à une Ukraine neutre comme le firent leurs ancêtres au Congrès de Vienne en établissant celle de la Suisse (1815). Pour l’heure les européens se focalisent sur la défaite russe regardant les ukrainiens comme ils voyaient les grecs face aux ottomans dans les années 1820. L’Union européenne joue contre elle-même et sans avoir aucune garantie d’être associée aux négociations par les américains lesquels préféreront être les seuls maitres du stylo entre Moscou et Kiev.

A suivre

Jean Vinatier

Seriatim2024

jeudi 7 novembre 2024

Habemus POTUS…..N°5805 18e année

 L’Union européenne était-elle la seule à ne pas considérer la possibilité d’une victoire de Donald Trump ? Le matraquage anti-trump a fonctionné en France de manière aussi éhonté que pour le référendum de 2005. Il était décidé que Kamela Harris était la désirée quand Donald Trump était le honni…Il fallait voir les tronches des présentateurs, des spécialistes et autres personnages qui nous vendent une Amérique imaginaire à l’instar de la mairie de Paris qui impose sa vision Potemkine de notre capitale ! Mais le pire tient dans ceci : aucun de ces propagandistes ne disparaitra des écrans, tous retomberont sur leurs pattes, continuant à reprendre d’une façon ou d’une autre l’endoctrinement…A cet égard la précipitation d’Emmanuel Macron à s’animer devant Donald Trump était pathétique, cela a suffi pour qu’aussitôt cette petite cour médiatique lui dresse un portrait de pourfendeur et de chef de la ligue européenne…Il y aura une tentative européenne de revendiquer une autonomie , les pro-fédéralistes pro-américains fourbissant leurs armes pour défier le 47e POTUS, tout se terminera en opéra-bouffe, pas plus Trump que Harris ne voulant d’une Europe libre, l’Europe ne devant être qu’un espace de transit…les USA nous reprochant deux guerres mondiales : ont-ils tort ?

Autre chose : les Français suspendus au résultat de l’élection présidentielle américaine comme si nous étions une colonie ou une possession à statut singulier. Mais quelque part, ne sommes-nous pas une part contrainte aux USA ? Il suffit de regarder dans les rues de Paris comment l’américain s’impose, d’ici dix ans la mairie de Paris ne communiquera plus que dans cet idiome….

Pour revenir à l’élection américaine, nous pouvons dire que quelque part, il y a la revanche sur les événements de janvier 2020 lors de la prise du Capitole…Donald Trump par son élection confortable légitime tout ce qu’il a dit à la fin de la campagne de 2019 et de ce qu’il a affirmé ensuite, preuve s’il en était qu’il a convaincu les classes populaires et les grands électeurs. Du côté démocrate, on paie le prix fort de l’abstention de l’électorat de Bernie Sanders et du double langage durant les événements abominables à Gaza : menacer le premier ministre israélien tout en lui fournissant armes et finance…Les campus américains véritables rampes de lancement des démocrates ont été d’un grand silence. Il n’y a que les européens et les français qui croient que la prise de position d’une vedette hollywoodienne et d’un intellectuel new-yorkais est acclamée. L’Amérique profonde déteste cela !

Donald Trump n’aura qu’un seul souci, les Américains, de bons accords commerciaux et maintenir l’unité nationale hors de toute dilution dans un mondialisme vanté par ses adversaires. Rien de fondamental en bougera hors la réaffirmation de la prééminence messianique de l’identité américaine préservée du reste du monde de toute corruption. L’élément religieux constamment négligé doit être rappelé tellement il est un moteur. Pour le reste, si Donald Trump fait cesser le massacre entre russes et ukrainiens tout comme celui des palestiniens, qui le lui reprochera ? Personne.

Tant que le monde continuera à garantir aux USA le refinancement permanent de leur dette abyssale, le dette croitra appuyée par des flottes et des bases partout dans le monde pour le cas où certains ne comprendraient pas le monde clos. Les BRICS sont loin encore de peser, il faudra beaucoup de temps avant de se structurer géopolitiquement et que leurs membres cessassent de se rivaliser, la fabrication d’une prise de conscience commune intercontinentale s’appuyant sur une charte n’a rien de l’évidence.

L’élection pour un second mandat de Donald Trump retarde ou cache les grandes disparités et sécessions sociologiques à l’intérieur des États-Unis, le 47e POTUS aura donc devant lui un travail titanesque. La victoire d’une Kamela Harris (candidate, rappelons-le parce que celle de Michelle Obama n’a pu se faire) favorisant une très partielle dilution identitaire américaine dans le mondialisme aurait secoué par des accélérations et un bellicisme extérieur. Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche fait penser au parachutiste (je le fus) sautant dans le vide ayant la sensation pendant un moment de planer avant que le sol ne lui arrive en pleine gueule….Quoi que l’on pense de Donald Trump sa victoire rappelle que l’identité nationale n’est pas une construction vaine et ce vent d’Amérique abordera le continent européen…

 

Jean Vinatier

Seriatim2024